L’Atlas, de son vrai nom Jules Dedet Granel (né en 1978 à Toulouse), développe depuis la fin des années 1990 un travail construit autour de l’écriture, de la géométrie et de l’abstraction. Formé très tôt à la peinture, il s’oriente rapidement vers le graffiti et commence à taguer dans les rues de Paris dès 1990. Son intérêt se porte moins sur la figuration que sur la structure du mot, influencé par un environnement familial marqué par le livre et l’édition.
Après des études en histoire de l’art et en archéologie, il part se former à la calligraphie et à la sigillographie au Maroc, en Égypte, en Syrie, en Chine et au Japon, auprès de maîtres tels qu’Hassan Massoudy, Moulay Smaïl Bour-Qaïba ou Mouneer Al-Shaarani. Ces apprentissages nourrissent la dimension rituelle, structurée et gestuelle qui traverse son œuvre.
À partir de 2001, grâce au soutien d’agnès b., il expose aux côtés d’artistes majeurs du mouvement urbain, parmi lesquels Futura, Invader, JonOne ou Zevs. Installé à la Forge de Belleville, puis aux Lilas, il développe son vocabulaire visuel : des compositions construites à partir de son pseudonyme, une écriture non alphabétique, des tracés méthodiques et un usage affirmé du noir et blanc. Ces recherches le conduisent vers une forme d’écriture universelle, entre calligraffiti, art géométrique, minimalisme et op art.
Son travail s’étend du petit au monumental : toiles, bois, marbre, verre, aluminium, néon, interventions au sol, façades et fresques de grande échelle. Parmi ses réalisations marquantes figurent une boussole géante sur le parvis du Centre Pompidou, une peinture murale de 35 mètres à Paris, la façade du château de La Valette ou encore une performance à grande échelle sur la Place du Capitole à Toulouse.
Ses œuvres ont été présentées dans des institutions telles que la Fondation Cartier, le MOCA de Pékin, le Musée de la Calligraphie de Séoul, le Beyrouth Art Center ou Le Brass à Bruxelles, ainsi que dans des galeries en Europe, en Afrique, aux États-Unis et en Asie. Il a également collaboré avec agnès b., Perrier et Jimmy Choo.
Aujourd’hui, L’Atlas poursuit une recherche centrée sur la ligne et la structure, qu’il considère comme la base d’un langage visuel en évolution constante. En parallèle, il a fondé la Galerie Liminal aux Lilas, dédiée aux artistes issus des cultures urbaines explorant l’abstraction, la gestualité et l’art optique.